Il y a eu un progrès au niveau de l’égalité des sexes à travers le monde, avec une proportion croissante de femmes dans des positions professionnelles auparavant occupées en majorité par des hommes. Toutefois, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour parvenir à une représentation équitable. Notamment dans certains secteurs, ou encore sur des postes pour lesquels des barrières ou préjugés persistent. Qu’en est-il des femmes dans les technologies de l’information (TI)? Une industrie reconnue pour être encore largement dominée par la gent masculine.
Sur les quelques 136 000 emplois en TI que comptait le Québec en 2019, seulement 20% des postes étaient occupés par des femmes. La proportion de femmes dans le secteur avait même une tendance à la baisse au Québec. Quels sont donc les facteurs qui freinent la rétention et l’attraction de la gent féminine dans l’industrie?
Selon une étude réalisée par TECHNOCompétences, un organisme de référence en technologies de l’information et des communications qui a comme objectif de promouvoir le développement de la main-d’œuvre, plusieurs facteurs jouent un rôle dans le manque flagrant de diversité de l’industrie.
Un faible intérêt de la part des femmes envers les TI
La présence persistante de stéréotypes décourage les jeunes filles de s’inscrire dans des programmes STIM (sciences, technologies, ingénieries et mathématiques), plus spécifiquement dans les pays anglo-saxons. Tels que les États-Unis, le Canada, l’Angleterre et l’Australie. En effet, il y a un manque de visibilité de ces programmes et peu d’explications de la part des organisations pour défaire les idées préconçues. Ces idées préconçues continuent d’être renforcées, tandis que la présence des femmes est très minoritaire dans les programmes d’études STIM; il est difficile de briser des stéréotypes lorsque les nombres parlent d’eux-mêmes. Tandis que les femmes représentent plus de la moitié du corps étudiant universitaire, seulement 13% vont se diriger dans des programmes STIM.
Pour briser ces stéréotypes, il est important d’ouvrir le dialogue et de donner confiance à la relève. Le Réseau Action TI, un regroupement de professionnels en TI au Québec, tente de lever ce voile. Cet organisme organise plusieurs conférences et événements tous les ans. Le gouvernement a aussi décidé d’intervenir en annonçant en 2021, un investissement de 8 millions de dollars pour augmenter le nombre de femmes dans les métiers STIM.
Un manque de mentores et de modèles féminins
Un Canadien sur deux est dans l’incapacité de nommer un modèle féminin du milieu des technologies de l’information. Ce manque au niveau du réseau professionnel a un impact négatif sur les opportunités offertes à la gent féminine. Cela empêche de s’identifier, poser leurs questions et mieux comprendre leur apport potentiel au secteur. Toutefois, tous les acteurs du secteur peuvent contribuer à mitiger cette lacune par des mesures concrètes. Les entreprises peuvent s’allier à divers organismes du secteur. Ils peuvent adapter leur stratégie de communication et faire la promotion de la cause. Ils peuvent créer des opportunités de stages et d’emplois et établir des objectifs d’intégration de femmes dans des postes stratégiques. Notamment au sein de conseils d’administration pour les grandes entreprises, mais aussi pour les entreprises de toutes tailles au niveau de comités consultatifs.
Le déséquilibre hommes – femmes dans les hautes sphères des organisations est en partie lié à une discrimination directe des femmes. En effet, reconnue pour être plus forte pour des postes de niveau supérieur. En conséquence, cela engendre des inégalités de représentation dans les réseaux professionnels.
L’Association québécoise des technologies a mis sur pied le programme « Femmes en TI ». Un programme qui met de l’avant le développement des compétences des femmes en TI à travers le mentorat. Cette initiative a permis de faire le point sur la situation, et par la suite d’instaurer un calendrier d’activités pour accompagner les femmes de l’industrie à briser les préjugés invisibles et monter les échelons.
Plusieurs autres facteurs sont à prendre en compte pour comprendre la sous-représentation de la gent féminine dans les TI. Le sujet est complexe et c’est la responsabilité de tous les partis d’évaluer leur impact dans cet enjeu. Des organisations, aux écoles d’études supérieures, en passant par les femmes elles-mêmes doivent faire un retour sur eux-mêmes.